Le Pharmacien est un des acteurs primordiaux de la santé. Il agit à tous les niveaux dans le circuit de fabrication et distribution du médicament ou même dans la Recherche et le Développement de nouvelles molécules aux propriétés thérapeutiques.
Spécialiste du médicament, il réalise aussi des préparations magistrales extemporanées sous prescriptions médicales et ne se contente pas de déchiffrer ces ordonnances « soigneusement » écrites par le médecin. Le pharmacien a notamment, en France ou au Canada, le droit de substitution. C’est l’acte de dispenser un autre médicament au lieu de celui qui figure sur l’ordonnance présentée par le patient, mais qui évidemment traite des mêmes symptômes.
Il a même le droit de refuser une ordonnance dans le cas où celle-ci s’avère faillible. Il est enfin, en constante communication avec le médecin traitant dans le but d’améliorer la qualité du traitement proposé au patient.
Aujourd’hui c’est plutôt vers le conseil thérapeutique que se tournent la majorité des pharmaciens. En effet, le pharmacien est avant tout un pédagogue qui se doit non seulement, de délivrer les médicaments sur ordonnance ou de les dispenser directement quand il s’agit de médicaments de conseil, mais aussi d’apprendre au patient à utiliser de manière adéquate le dispositif médical (ventoline par exemple) ou médicament mis entre ses mains.
Paracelse, médecin suisse dit : c’est la dose du médicament qui fait le poison, on ajoutera à ce propos son mésusage également.
Dans le monde rural qui représente moins de 40% du territoire marocain, le pharmacien redirige le patient vers le médecin spécialiste ou sert complètement de conseiller, premier refuge pour le malade. On parlerait d’un « pharmacien dyal lhouma ou même du douar ».
Le pharmacien est alors tenu d’être toujours à jour quant aux dernières innovations dans le domaine médical ou de faire partie de ces têtes pensantes et innovatrices.
Ainsi le Maroc compte plusieurs pharmaciens chercheurs et enseignants qui peuvent à la fois travailler avec des industries comme c’est réglementé par la loi 17-04 du Médicament et de la Pharmacie.
Pour devenir pharmacien il faut être :
Il faut avoir un bac Scientifique (science expérimentale ou science maths) est fortement recommandé pour entamer des études de pharmacie, qui durent au minimum 6 ans. Elles sont composées de 4 ans d’études durant lesquelles l’étudiant part à la découverte à la fois des pathologies mais aussi des molécules à vertus thérapeutiques proposées pour leurs traitements.
Il faut aimer les matières comme biologie cellulaire, anatomie, histologie, pharmacie galénique et chimie thérapeutique. D’ailleurs, le premier cycle des études pharmaceutiques est consacré à l’étude du médicament et comporte l’ensemble de ces modules. C’est au 2ème cycle (4ème et 5ème année) que l’étudiant choisit son orientation de 3ème cycle et effectue de nombreux stages. Ainsi la 5ème année est dite hospitalo-universitaire. Elle allie cours et stages au centre hospitalo-universitaire.
La 6ème année est enfin une année complètement dédiée aux stages : 6 mois en officine, 3 mois en industrie ou en laboratoire.
L’étudiant est par la suite titulaire d’un diplôme d’État de docteur en pharmacie. Il a par la suite la possibilité de passer le Résidanat ou spécialisation qui dure 4 ans, en pharmacie hospitalière, biologie médicale ou industrie. Les plus ambitieux tentent en début de la 5ème année le concours d’internat pour poursuivre la carrière d’enseignant.
Il existe deux concours l’un pour les bacheliers pour intégrer la faculté de médecine et de pharmacie de casa ou de rabat, l’autre à partir du Deug soit 2 ans après la faculté de science. Il s’agit pour les bacheliers, de cinq épreuves de 30 min : mathématiques, chimie, physique, communication et sciences.
Certains étudiants ayant étudié à l’étranger peuvent exercer au Maroc à condition de passer un examen (nouvelle réforme en cours de discussion) et de valider un stage.
En 2016, le nombre de pharmaciens s’élève à 11000 sur l’intégralité du territoire marocain, d’après l’AMIP (l’Association Marocaine de l’Industrie Pharmaceutique ). Ils se répartissent en pharmaciens d’officine, pharmaciens biologistes qui travaillent dans des laboratoires médicaux au nombre de 46, pharmaciens industriels, grossistes agents distributeurs intermédiaires entre laboratoires pharmaceutiques et pharmaciens d’officine.
Cependant le domaine de la pharmacie demeure tout de même encore inexploité. En effet depuis l’institutionnalisation de la Pharmacie au Maroc vers les années 60, celle-ci s’est plutôt limitée à ce qu’on appelle communément « alhanout », d’où une majeure crise aujourd’hui qui touche plus de 25 à 30% des pharmaciens d’officine. En effet l’Organisation mondiale de la santé préconise une pharmacie pour 5 000 habitants.
Au Maroc, il y a une pharmacie pour moins de 3 000 habitants concentrés surtout, sur Casablanca et Rabat. L’élargissement du champ de travail du pharmacien au Maroc s’impose.
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