Certains pensent que la richesse et la réussite viennent à ceux qui sont chanceux. Chacun définit la chance à sa manière mais dans mon monde, la chance n’existe pas.
Quand on étudie la vie, les habitudes, et l’attitude des gens prospères, on retrouve des traits spécifiques partagés par ces personnes. En contraste, ces similarités n’existent pas, ou peu, chez les personnes dont la vie demeure médiocre.
L’école, la télévision, la radio, et les médias veulent tous nous faire croire que la vie est facile, que la seule chose que nous devons faire pour être en sécurité est d’avoir un emploi stable. Une maison. Une voiture. Des polices d’assurances. Et puis, à un moment donné, nous serons tellement en sécurité que le succès et le bonheur viendront du jour au lendemain.
Mais en réalité, le succès du jour au lendemain n’existe pas. Une vie facile, sûre et stable n’existe plus. Le monde est devenu fluide, lunatique, et imprévisible.
La majorité des personnes vivent dans cette médiocrité. Des matins où ils ne veulent pas se réveiller. Des partenaires de vie qu’ils ne se réjouissent pas à l’idée de retrouver le soir. Des boulots qu’ils détestent faire. Des collègues qu’ils détestent côtoyer. Une difficulté extrême à faire des économies et une banque qui ne manque pas de traire la vache à chaque fin du mois.
Pourtant, on retrouve une certaine minorité à laquelle tout semble réussir. La réussite n’est pas que financière. Cependant, on est d’accord que si perdre notre boulot veut dire qu’on se retrouve nous et nos enfants dehors sans rien à manger, on est très loin du succès. Ces gens prospères se permettent une pléthore de voyages tous les ans, ont différentes sources de revenus et un compte bancaire solide. Leurs projets leur génèrent de l’argent sans leur présence quotidienne et ils ont du temps libre à consacrer à leur conjoint, enfants et aux activités qu’ils aiment faire.
Ah mais Ahmed, ces gens-là ont du hérité la fortune de leurs parents ! Non, pas tous. Réfléchir comme ça c’est se détacher de notre sort, c’est accepter que c’est un jeu d’hasard. Et puis, il y a même ceux qui héritent effectivement la fortune de leur parent et finissent par tout flamber pour se retrouver dans la médiocrité comme leurs confrères. En l’occurrence, ce n’est pas une question d’argent, c’est une question d’état d’esprit.
Il est sur que nulle ne sortira de la médiocrité si Dieu ne le souhaite pas. Il existe des gens qui, noyés dans leurs fortunes, perdent le sens du bien ou du mal. Cependant ce qui est sur, c’est que Dieu donne le succès à ceux qui le désirent et qui croient en la possibilité de l’atteindre, tout en faisant l’effort nécessaire pour le mériter. Par contre, ceux qui pensent fondamentalement que leur vie est vouée à l’échec, verront leur pensée se transformer en réalité. La loi de l’attraction.
Dans l’objectif de faciliter la comparaison, je vais vous introduire deux personnes fictives, Ali et Omar.
Âgé aujourd’hui de 40 ans, Ali a commencé de zéro et s’est battit une vie de rêve. Il agit en tant que conseiller de plusieurs moyennes entreprises qu’il a lui-même fondées, et possède 7 biens immobiliers. Il lit régulièrement, fait son sport et prend soin de sa santé. Rien ne lui manque financièrement, et il vit dans le bonheur avec sa femme et ses trois enfants auxquels il consacre autant de temps et d’attention que sa vie professionnelle.
A l’autre extrémité du spectre se trouve Omar. Âgé de 42 ans, Omar est salarié dans une grande société marocaine. Omar est noyé dans les crédits, à peine arrive-t-il à économiser de quoi passer deux semaines près de la mer avec ses enfants durant le mois d’Août. Mais heureusement, plus que 9 ans pour achever son crédit immobilier ! Omar travaille de longues journées de 9H du matin à 20H, et rentre chez lui claqué, trouvant ses enfants déjà au bord du sommeil. Omar déteste son boulot et surtout son boss qui use et abuse de son autorité, instaurant une ambiance de stress et de tension qui pourrit la vie de ses employés. Omar pense à quitter cette société ingrate depuis plus de 5 ans mais n’est jamais arrivé à prendre cette décision. Il ne veut en aucun cas passer à côté de ses indemnités de licenciement, et puis, qui va payer le crédit de la maison et de la voiture ?
Entre la vie d’Ali et celle d’Omar, c’est la nuit et le jour. Qu’est ce qui a pu contribuer à créer ce fossé entre ces deux personnages ?
Voici ce qui représente pour moi 5 grandes différences d’état d’esprit entre Ali et Omar, qui ont grandement contribué à façonner leurs vies en ce qu’elle est aujourd’hui:
1. Ali vit dans le futur
Tandis que Omar réfléchit au jour le jour, ou tout du moins, au prochain virement de salaire, Ali a toujours vécu dans le futur. Ali définit des objectifs pour les dix ans qui viennent, pour cette année, et ensuite ce mois-ci. Il se projette dans le futur et consacre sa journée aux activités qui serviront sa vision long-terme. Ali voit loin, et ça se répercute sur ce qu’il fait chaque jour.
Omar, en contraste, est submergé par des tâches journalières qui semblent aussi urgentes les unes que les autres. Une journée productive pour Omar se traduit par répondre à 30 emails, ou 30 appels téléphoniques, ou une longue réunion de 4 heures dont le résultat final aurait pu être obtenu en 10 minutes, et avec la moitié des personnes impliquées. Omar se sent trop drainé pour faire du sport après le boulot. Après tout, ce n’est pas important. Est-ce que faire du sport pourrait l’aider à obtenir la prime de ce trimestre ? Certainement pas. Et si ça pourrait lui éviter une vie de médicaments et de consultations hebdomadaires chez le médecin dans 10 ans ? Ça ne lui traverse même pas l’esprit car son horizon, c’est la fin du mois.
Les gens qui prospèrent savent où ils veulent être dans les années à venir. Armés de cette vision, ils organisent leurs journées de telle sorte à donner la priorité aux choses qui les aideront à atteindre leurs objectifs. Répondre à un email la minute où on le reçoit ne va certainement pas contribuer à notre succès dans 10 ans.
Les personnes orientées vers l’avenir, c’est-à-dire les personnes qui prennent des décisions en fonction de futurs résultats, ont beaucoup plus de chances de réussir. Les personnes orientées vers l’avenir n’ont pas peur de faire des sacrifices à court terme si cela signifie un gain à long terme, et elles ne sont pas tentées de se livrer à des plaisirs momentanés. Leur avenir est leur principale priorité.
2. Omar blâme les circonstances pour sa situation
Un trait caractéristique des gens qui peinent à réussir est leur tendance à blâmer des facteurs externes. Quand Omar peine à atteindre son objectif de vente, c’est à cause de la compétition. Ou bien, c’est à cause de l’économie qui se porte mal. Ou bien tu sais quoi, c’est parce que les gens sont trop mous durant le mois de Ramadan ! Et puis, quand les choses vont mal à la maison, c’est à cause de sa femme qui est devenue trop exigeante !
Blâmer les autres, blâmer les circonstances, c’est se détacher du problème. C’est la meilleure façon de ne jamais avancer, de ne jamais progresser. Quand on ne prend pas la responsabilité de ce qui nous arrive, on a aucune inclinaison à changer. Einstein l’a bien dit: « Être fou c’est refaire la même chose encore et encore, et s’attendre à un résultat différent. »
Quand Ali échoue quelque part, et il a échoué à maintes reprises, il s’arrête et analyse objectivement ses actions. Comment pourrait-il faire ça autrement la prochaine fois ? Que pourrait-il ajouter à son approche pour augmenter ses chances de réussite ? Que pourrait-il améliorer comme compétences personnelles pour éviter d’échouer encore une fois ? Que pourrait-il changer dans son comportement pour que sa femme soit plus aimante envers lui ?
Dans tout ce qui va mal, il y a de la bonté, il faut juste chercher à la trouver. Se plaindre ne changera rien à la situation, et se victimiser ne fera qu’inhiber le progrès et le développement de soi et de sa vie.
3. Ali a toujours cru fermement en la « possibilité » de réussir
Bien avant qu’Ali ne devienne prospère, il a toujours cru qu’il réussirait un jour et que sa situation actuelle ne le vouait pas à l’échec. Mes parents ne sont pas riches ? Ce n’est pas un problème. Le gouvernement ne m’aide en aucune manière ? Je peux y arriver quand même. Ma femme ne m’encourage pas ? Je me motiverai moi-même.
Les opportunités se présentent lorsque vous vous y attendez le moins. Ils peuvent prendre forme d’une idée ou d’un partenariat potentiel avec un vieux camarade de classe. Lorsque vous adoptez l’état d’esprit que les opportunités existent partout, à chaque instant de la journée, vous êtes ouvert pour les rencontrer. Cette vertu essentielle représente la porte d’entrée de la prospérité.
Croyant fermement que sa vie est vouée à la « normalité », Omar est passé à maintes reprises à coté d’opportunités d’investissement. N’étant guère ouvert à cette idée, il n’a jamais mis de côté de capital pour investir. Pour lui, être propriétaire d’une maison après 25 ans en payant le double de sa valeur à la banque représenterait le seul et meilleur investissement de sa vie. C’est ce que tous les amis font, c’est ce que mon père m’a conseillé de faire.
La question que Omar ne s’est pas posée c’est pourquoi ses amis vivent une vie tout du moins similaire à la sienne ? Pourquoi son père n’est-il pas riche ? La valeur d’un conseil doit être évalué par celui qui le prodigue. Ce qui nous ramène à notre quatrième point.
4. Ali est entouré de gens meilleurs que lui
Meilleur ne veut pas dire plus fortuné. Les bonnes personnes ne sont pas forcément des saints, ni des riches. Ils peuvent passer leurs vacances d’hiver à faire de l’activisme dans les régions démunis du Maroc, ou ils peuvent simplement vous encourager à faire de la musculation. Les bonnes personnes sont des personnes positives et heureuses qui ont le pouvoir d’enrichir votre vie.
Les questions qu’Omar doit se poser à propos des personnes qu’il fréquente sont les suivantes:
- Est-ce qu’ils lui donnent la conviction qu’il possède ce qu’il faut pour atteindre ses objectifs ?
- Est-ce qu’ils le soutiennent ?
- Est-ce qu’il se sent valorisé en leur compagnie ?
- Se sent-il heureux et énergique après avoir passé du temps avec eux ?
- Est-ce qu’ils l’aident à adopter de bonnes habitudes ?
Notre Omar répondra négativement à la majorité de ces questions. Des fois, on côtoie tellement les mêmes personnes que ça devient plus une habitude qu’un choix.
Ali par contre s’est toujours éloigné des personnes qui nuisaient à son bonheur à cause de leur négativité, faibles principes, ou enclin à parler dans le dos des autres. Il savait que le plus de temps il passait avec eux, le plus il devenait comme eux. Son entourage est composé de gens qui l’inspirent à devenir une meilleure version de lui-même chaque jour. En retour, il aide lui aussi ceux qui ont besoin d’évoluer dans les aspects de la vie que lui-même maîtrise.
5. Ali ne s’est jamais arrêté d’apprendre
Un diplôme n’est qu’un bout de papier. En réalité, il nous faut beaucoup plus que ça pour réussir dans notre vie. L’école est un système qui a pour but ultime de créer des employés. L’école ne nous apprend pas comment aimer notre femme ni comment accumuler une fortune.
La connaissance, l’information, peut faire la différence entre une vie médiocre et une vie prospère. Certains livres représentent le projet de vie de leurs auteurs. Et si lire un ouvrage peut faire transcender notre conscience de 15 ans d’expérience, en quelques heures ? Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la lecture.
Si deux minutes est le temps consacré quotidiennement par les Marocains à la lecture, et un dirham par an à l’achat de livres ((Haut Commissariat au Plan (HCP), 2014), il est extrêmement facile de faire 10 fois mieux que le marocain lambda, non ? Et par la même occasion, se munir d’un avantage critique sur la majorité de la population locale.
Du haut de sa quarantaine, Ali consacre quotidiennement du temps à la lecture, tandis que Omar consacre quotidiennement du temps à naviguer Instagram. Omar pense qu’après avoir fini l’université, il avait finit d’apprendre. En contraste, Ali perçoit toujours que ses compétences sont améliorables et que la connaissance n’a pas de limites. D’ailleurs, il vient de finir un bouquin sur comment accompagner effectivement son enfant durant son adolescence.
Surtout avec un monde qui change et évolue aujourd’hui à une vitesse jamais égalé auparavant, apprendre continuellement est un must pour tout être humain, entrepreneur, employé, ou femme au foyer.
Faire le switch de la mentalité de Omar à celle d’Ali n’est point facile. Il est clair que notre éducation et notre environnement ont eu un impact profond sur ce que nous sommes aujourd’hui. Cependant, vaincre cette guerre interne est la clé du succès. Si nous pouvons accepter et intégrer lentement ces états d’esprit dans notre vie, nous prendrons de meilleures décisions et nous formerons des habitudes qui nous mèneront, si Dieu le veut, au succès que nous méritons.
Article originalement publié sur ahmedlahlou.com