La médecine ou l’art de guérir est le symbole de l’Humanité, du partage et de l’empathie. C’est une science qui prône l’abnégation le sacrifice de soi et l’amour pour autrui. Comme l’a bien dit Martin Luther King: « Chaque homme doit décider s’il marchera dans la lumière de l’altruisme créatif ou dans les ténèbres de l’égoïsme destructeur. » De même, pour exercer la médecine, il faut faire le choix conscient de se dévouer complètement à l’autre, de croire en ses idéaux et œuvrer dans ce sens. C’est un secteur sensible qui connait d’importantes avancées scientifiques et technologiques et d’importantes mutations. La densité de médecins a fortement augmenté
depuis une quarantaine d’années, mais à un rythme plus
faible depuis 1990. En Europe, cette densité passe du simple
au triple : elle varie de 230 médecins pour 100 000 habitants en Pologne à 630 en Grèce. Les progrès des technologies médicales conduisent
à une spécialisation toujours plus grande de la médecine.
Ainsi, le rapport entre les effectifs de spécialistes et de
généralistes est passé de 1,3 en moyenne en 2000 à 1,5
en 2014 dans les pays de l’Union Européenne. Cependant, on observe une grande disparité par rapport à l’accès aux soins. Si l’Autriche compte 52 médecins pour 10 000 habitants, le Rwanda en compte un seul. La médecine reste l’un des principaux défis à relever face à une population toujours grandissante.
On compte au Maroc 25.000 médecins (secteurs public et privé), soit 7,3 médecins pour 10 000 habitants. Alors que les standards de l’OMS préconisent un chiffre 15 médecin pour 10 000 habitants. Pis, dans ces conditions de grave déficit, le pays souffre d’une fuite de ces professionnels de santé avec 1700 départs chaque an vers l’étranger, ce qui représente d’importantes pertes pour l’Etat, humainement et financièrement. La plupart exercent en privé et les conditions de travail dans le secteur public sont déplorables. Les médecins sont aussi, concentrés dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Agadir et très inégalement répartis dans le Royaume.Par région, en 2002, le Grand Casablanca accueillait le plus grand nombre de praticiens, soit 3.635 personnes (2.428 privés et 1.207 publics). En revanche, dans les provinces du sud comme la région Oued Eddahab-Lagouira, on comptait à peine 27 médecins, celle de Laâyoune-Boujdour-Sakia Lhamra 113 et l’axe Guelmim-Smara en comptait 168. La plupart des zones rurales et qui représentent 40% du territoire ne disposent que rarement d’un médecin qualifié et ont recours au meilleur des cas à des aides soignants ou pharmaciens les plus proches. Le défi de l’encadrement médical pour résorber le déficit actuel et accompagner la mise en place de l’Assurance Maladie Obligatoire est majeur quand il s’agit de démocratiser l’accès aux soins primordiaux.
Pour exercer la médecine, il faut être passionné par la compréhension du corps humain, curieux et observateur. Il faut avoir un bon esprit d’analyse et maîtriser la démarche scientifique indispensable au bon diagnostic du malade. Il faut aussi se documenter en continu et maîtriser l’anglais pour élargir son champ d ‘apprentissage. La majorité des articles étant rédigés en anglais. Un bon médecin est un bon communicant, pédagogue par excellence mais aussi élève à vie. Les formations continues, conférences sont pour lui une école, une tribune d’échange et de partage. Il a le sens de l’empathie, de l’écoute et du relationnel et reste très patient quand il s’agit de traiter des cas difficiles ou de gérer un malade aux besoins spéciaux. Il respecte la confidentialité du dossier de ses malades qu’il traite avec bienveillance. Il sait garder une distance entre sa vie professionnelle et personnelle. Certes cette dernière empiète généralement sur sa vie de famille mais le bon médecin est celui qui sait concilier les deux et est convaincu de la noblesse de son métier et de l’importance de sa mission. Le médecin possède aussi un minimum de compétences en business et management qui lui permettent notamment de gérer son cabinet, qui représente une petite entreprise à part entière. Enfin, il est à jour quant aux nouvelles technologies de diagnostic et de traitement et collabore avec de nombreux spécialistes pour assurer la meilleure prise en charge de ses patients.
Pour devenir médecin, le parcours est long. Il faut intégrer sur concours une université publique ou privée et suivre une formation générale qui dure 7 ans et qui couvre des stages hospitaliers, gardes et travaux pratiques. Au terme de ces sept ans, on obtient un doctorat d’exercice en médecine générale. Il est alors possible de faire sa spécialité en passant le concours de Résidanat. Les mieux classés pourront accéder aux postes qu’ils désirent, sinon la répartition se fait aléatoirement et selon les besoins de l’Etat. D’autres, choisissent la voie de l’Internat qui leur ouvre les portes de l’enseignement et vers laquelle ils s’orientent en fin de 5ème année. Le médecin exerce soit dans son propre cabinet ou à l’hôpital, il apprend sur le tas et acquiert au fil des années beaucoup d’expérience.